Page 31 - POLITIQUE DES LANGUES
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Il convient d’encourager, partout où c’est possible et vienne une filière sélective et non pas offerte à tous. Le chapitre III
pertinent, l’ouverture et la mise en œuvre d’une SI dans but de notre enseignement, c’est que les élèves soient
la langue et la culture du pays d’accueil – y compris dès tous capables de suivre le projet en langues qui est le 31
le primaire – pour des raisons d’ordre géopolitique, éducatif leur. La mise en place d’une section internationale dès
comme de fidélisation des effectifs des élèves nationaux l’école primaire ou dès la 6e permet de construire ces
(orientation). compétences, d’alimenter le vivier, et de permettre à
chaque élève de construire son projet d’orientation. Les
On pourra ensuite ouvrir une SI dans une langue tierce élèves ne sont pas tous obligés de passer l’OIB, mais ils
choisie en fonction du contexte. La réforme récente des ne sont pas tous non plus obligés de passer le baccalau-
SI et de l’OIB accroit la pertinence de ce double dispositif réat binational.
par la possibilité offerte de croiser dans l’établissement
les LV3 dont l’évaluation est devenue obligatoire dans En revanche obtenir, par exemple, le DNB « option inter-
une autre langue que celle de la section internationale. nationale » dans la langue du pays d’accueil, peut repré-
senter pour des élèves qui quitteront notre système à
La section internationale n’ayant pas vocation à être une l’issue de la troisième, une garantie d’intégration plus
enclave dans le dispositif pédagogique d’ensemble d’un facile dans le système du pays d’accueil.
établissement du réseau, elle doit irriguer et inspirer
pédagogiquement les dispositifs en langues de l’établis- Enseignement en langues et disciplines
sement et être alimentée par eux. Ainsi les passerelles non linguistiques (DNL)
doivent être possibles pour entrer ou sortir d’une SI au
moment charnière des cycles. L’enseignement de disciplines enseignées – au moins
partiellement – en langue étrangère est indispensable à
Dans les pays où il existe des diplômes binationaux tout enseignement qui se veut bilingue ou plurilingue et
(Abibac, Bachibac, Esabac), la section internationale a s’inscrit au collège dans le prolongement de ce qui a été
d’autant plus vocation à exister. mis en place dès l’école élémentaire.
La SI peut en effet s’installer dès le primaire, ou dès la Le terme DNL est de plus en plus contesté (existe-t-il
6e, contrairement aux filières des baccalauréats binatio- une discipline qui puisse être dite « non linguistique » ?)
naux, qui ont vocation à s’installer au lycée. De ce point et tend à être remplacé par le sigle EMILE (enseigne-
de vue l’existence d’une SI en langue nationale est un ment de matières par l’intégration d’une langue
moyen de créer la compétence et le vivier pour des bac- étrangère) qui incite à réfléchir sur ce que doit être un
calauréats binationaux. C’est essentiel pour la cohérence enseignement intégré. On maintient le terme DNL par
du parcours de réussite en langues. commodité.
En effet, si le baccalauréat binational intervient en Dès lors, dans tous les dispositifs de langues, dans
absence de toute SI préalable, l’on peut craindre que les toutes les sections ou filières, le choix des disciplines
élèves ne puissent choisir cette option que s’ils ont des enseignées en langues doit faire l’objet d’une réflexion
compétences développées en langues et que cela de-
POUR UNE ÉDUCATION PLURILINGUE, LA POLITIQUE des langues DE L’AEFE